Paname – Acte III – Souffler le chaud et le froid

Quelle drôle d’expression que celle-ci. Néanmoins elle décrit si bien cette journée où Paname, un éventail au bras, a décidé de ne pas m’épargner en m’emmenant dans l’un des quartiers les plus vivants : Le Marais. Cet endroit est bien plus que la promesse d’un voyage, il est la promesse d’une évasion.

Par l’Opéra Bastille, j’embarque dans la vivacité de ces rues pleines d’animation et de couleurs. Déjà je me fais bousculer par l’effervescence de la place avant de tomber par la rue Daval dans le calme de la cour Damoye. Cette petite parenthèse ne fait que précéder les rues animées de Saint Antoine et de la Bastille.

La place des Vosges symbolise l’ambiguïté de ce Paris, entre le calme des jardins cachés des hôtels, des parcs et des cours et l’agitation des rues du Marais et de Rivoli. Doucement je glisse, je tourne sous les arcades comme autour du pot et me laisse prendre au jeu de cette journée haute en couleurs. Paname m’offre une pause au Square Louis XIII pour déguster un livre mais sans nous attarder il me presse et me trimballe de St Paul à la rue des Rosiers et me fait tourner dans les rues qui coincées entre la rue de Turenne, la rue de Rivoli et la rue des Francs Bourgeois concentrent tous les goûts et tous les accents.

Cette ambiance chaude et palpable comme celle de l’Orient anime nos âmes d’une douce joie et nous transporte rue Vieille-du-Temple où les terrasses animées côtoient les grands magasins sagement figés dans le marbre. Paname nous fait déboucher rue de Bretagne où, malgré le monde, la fraîcheur et l’ombre ralentissent le tempo. Moins bruyant, ce morceau de Bretagne n’en est pas moins festif et inattendu puisque sous ses airs de plénitude, il abrite le lieu le plus torride du quartier : le Marché des Enfants Rouges. Ce petit carré d’étales niché au milieu des immeubles est d’une autre dimension. Un voyage autour du monde s’offre à nous tant par les stands traditionnels de fruits et légumes que par les étales de restauration qui servent en terrasse ou à emporter l’Amérique, le Japon, l’Italie, l’Espagne ou encore le Liban.

Cette fois-ci mon cœur balance pour le couscous que je savoure sur une table dont la multitude des couleurs fait honneur à la richesse du goût de mon plat.

Paname me fait quitter le Maroc pour regagner les boutiques chics de la rue Vieille-du-Temple. Par sauts de puces, de clims en clims, de soie en coton, nous regagnons paisiblement la rue de Rivoli au rythme de nos emplettes. Le choc y est brutal. Le monde, le bruit, la chaleur, cette rue semble un boulevard qui n’a jamais été aussi long mais Paname me traîne pour un dernier coup de chaud au BHV avant de m’achever Châtelet les Halles.

Mon ami m’ouvre ses bras et me berce en son sein ligne 1. Le calme retrouvé après un voyage déjanté. « Promis, me dit-il, demain se sera plus tranquille. »

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