Histoire d’un diptyque

C’est l’histoire d’un diptyque. Du confinement au déconfinement, de la solitude à la foule. Les rues désertes ont laissé la place aux pelouses bondées des Invalides, le vide à la renaissance d’une forme d’effervescence. Le retour à la réalité est parfois plus brutal qu’il ne veut bien paraître. Les premières tables garnies à l’arrachée ont accueilli notre engouement. Du brunch à l’apéro, du rosé au diabolo, nous avons même sabré le champagne.

Le premier tableau prend alors place entre 18 et 21 heures autour d’aliments en bataille,presque autant que la joie qui fusait sur nos visages. Au milieu une tarte aux fraises, placée au point d’or, elle règne en maître. La douceur de la crème, le croquant de la pâte et l’acidité des fruits s’alliaient à merveille avec l’excitation pétillante de la caresse d’une main d’enfant qui retrouve une peau morcelée par le temps qu’elle n’a pas touchée depuis longtemps, une petite bande écervelée si ravie de se retrouver. L’euphorie malhabile, s’émousse, peu à peu.

Le deuxième tableau s’ouvre au bord des quais de Paris, entre 20 et 23 heures. Un tête-à-tête improvisé autour de fromages et de crudités. L’émotion plus contenue a, cette fois-ci pourtant, perduré. Elle est de celles qui s’ancrent à jamais, comme un talisman apaisant, un outil de combat pour les prochains très bas. Ce deuxième tableau ferme la danse et enclenche le pas.

Ces deux tableaux se regardent, se jaugent même. 10 jours les séparent, un trou béant, une illusion, un rêve, une réalité retrouvée. Avions-nous tord de penser qu’il serait si simple de se déconfiner ?

Comme toute euphorie, l’essence jouissive du premier tableau est retombée. Le sucre monte à la tête et les tables de l’entre-deux tours ont été tourmentées. J’ai oublié la saveur des aliments, je me rappelle celle des questionnements. Grand retour en fanfare, ils ont débarqué en même temps que les fruits d’été sur les étales du marché. Hâte du monde d’après… j’ai la peur en ventre de voir l’équilibre seule trouvé à jamais s’effondrer. Alors je pense à la Seine, à l’amie attentive, au pique-nique de reine et j’écoute le son monter.

Sur le tapis de mon salon, je pense à ces deux phrases que des amis m’ont dit ces derniers jours, elles s’alignent si bien.

« Il faut reprendre petit à petit le rythme et la relation, la réalité [des émotions]. Le vent se lève, il faut tenter de vivre. »


Parce qu’une Tarte aux Fraises c’est quand même très bon :

Une pâte sucrée

120 gr de beurre
70 gr de sucre
1 pincée de sel
1 œuf
250 gr de farine

Mélanger le beurre, le sucre et le sel. Ajouter l’œuf et mélanger de manière à obtenir une préparation homogène. Ajouter la farine et travailler la pâte à la main jusqu’à ce qu’elle soit brillante et lisse. Former une boule et réserver au frais 1h.
Étaler la pâte et façonner la dans le cadre ou dans le moule, piquer et enfourner environ 20-25 min à 180°C pour avoir une pâte dorée.

Crème pâtissière

½ litre de lait
50 gr de farine
100 gr de sucre
2 jaunes d’œuf
½ gousse de vanille

Mélanger les jaunes d’œuf avec le sucre. Battre au fouet jusqu’à que le mélange blanchisse. Ajouter la farine et bien mélanger avec le mélange sucre/œufs. Ajouter ½ verre de lait pour que le mélange soit plus liquide et faire chauffer le reste du lait. Lorsqu’il est tiède, ajouter le premier mélange et la vanille. Mélanger au fouet jusqu’à ébullition pour que la crème soit bien épaisse. Réserver au frais.

Assembler

Une fois la pâte cuite refroidie et la crème froide, tapisser le fond de tarte de la crème. Découper ou non les fraises (environ 500 à 750 gr pour une belle garniture) et habiller la tarte.

Il ne vous reste plus qu’à faire une photo et à me la partager sur Instagram ou Facebook @delacuisinealatable avant de déguster !


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