Une tartine avec un goût de flashback

Un souvenir, une enfance, un goût, une image, en cuisine on parle souvent de la madeleine de Proust. Mais il existe tant de madeleines…

Un papa, une maman et une gamine assis autour d’une table, au milieu d’une cuisine et face à la fenêtre, une odeur de pain grillé, la fraîcheur d’un chèvre frais, la couleur du basilic et de la tomate, un papa, une maman et une gamine coulant au fil de l’huile d’olive vers la Méditerranée, telle est ma madeleine de Proust.

Instant d’enfance et de pur bonheur, plus qu’un souvenir, cet instant est gravé dans ma chair. C’est un instant fait de matière. Ce goût appartient au domaine de l’inexplicable. Il porte en lui quelque chose de plus profond, c’est cette chose que je venais chercher : une tartine avec goût de flashback, un retour vers un passé perdu.

Je ne sais d’où vient cette recette, pour moi elle est née à cette table dans ce moment qui m’est cher. Elle est née en même temps que cet instant, autour de la table de mon enfance. Aussi lorsque j’ai fait griller le pain puis que je l’ai frotté avec l’ail, lorsque j’ai étalé le chèvre, lorsque j’ai laissé les feuilles de basilic épouser les traits du fromage sur la tartine, lorsque j’ai allongé les tranches de tomates sur ce lit fraîchement garni, lorsque j’ai couronné le tout du filet d’huile d’olive, j’ai plongé 10 ans en arrière. Je me suis retrouvée attablée à ce déjeuner d’un temps fini dont seule la table est sortie indemne.

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